Le Covid est-il une punition divine ? Que dit la Bible ?




Quand j’étais jeune religieux, à chaque fois que mon supérieur demandait à me voir, je ne pouvais pas m’empêcher, de me demander ce que j’avais fait de mal. C’est comme si on avait en nous une culpabilité mal gérée, qui cherche la première occasion pour s’exprimer. Une épidémie arrive, et on ne peut pas s’empêcher de se demander ce qu’on a fait de mal. Est-ce que Dieu cherche à nous punir ? Alors, voilà ce qu’on va faire : plutôt que de chercher à répondre à la place de Dieu, on va lui donner la parole et lui demander ce qu’il en pense. On va ouvrir notre Bible. Alors j’ouvre ma Bible et je cherche un événement naturel qui serait présenté comme une punition divine. Et on arrive à un épisode que tout le monde connaît par cœur, le déluge. Le déluge, c’est Dieu qui regrette de nous avoir créé et qui décide de nous punir. C’est une punition divine qui ne vient pas des hommes mais de la nature. Tiens, justement, comme le COVID qui est d’origine animale, pas d’origine humaine. Et si Dieu a puni les hommes avec le déluge, il a peut-être refait le même le coup avec le COVID ?

Oui, mais. Voici ce que dit Dieu après le déluge. Il dit : «C’est fini. Il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. » (Genèse chapitre 9). Après le déluge, Dieu décide d’être patient avec les hommes, dans l’espoir de pouvoir leur pardonner. Le slogan divin qui caractérise désormais son action dans le monde, ce n’est pas « tuez les tous » mais « Je ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se repente et qu’il vive » (Isaïe). Plus de punition. Fini les châtiments apocalyptiques. Les punitions sont repoussées à la fin du monde, quand Dieu récompensera les uns par la vie éternelle et punira les autres par un châtiment éternel (l’enfer). Entre temps, c’est « repentez-vous » « Changez de vie et je vous pardonnerai ». Alors, c’est vrai, il y a d’autres passages dans la Bible qui semblent dire le contraire, que Dieu peut envoyer des punitions. Par exemple, il envoie une peste au roi David. Mais si vous lisez bien ces passages, vous verrez que cette peste n’est pas une punition imposée par Dieu mais une pénitence que David a lui-même choisie. Ou bien encore, vous avez le quatrième cavalier de l’apocalypse, celui qui sème l’épidémie sur son passage. Mais lui aussi, si vous lisez attentivement, il n’est pas présenté comme une punition, mais comme une vision. Une vision sur les enjeux du témoignage chrétien dans le monde.

 

Donc, est-ce que le covid est une punition divine ? Non, ce n’est pas la manière dont Dieu gère les bêtises des hommes. Ce n’est pas sa pédagogie. Sa pédagogie, c’est envoyons des prophètes pour qu’ils changent de vie. Oui, mais alors, ce COVID ça veut dire quoi ? Si le COVID-19 n’est pas une punition, peut être que c’est autre chose. Par exemple, je ne sais pas moi : un avertissement ! parce que, pour le coup, la Bible regorge d’exemple d’avertissements. Cela me fait penser à un autre passage de la Bible. Au temps de Jésus cette fois-ci. La tour de Siloé. Un tour s’effondre sur des juifs en l’an 33. 18 morts. L’entourage de Jésus est traumatisé. Evidemment, par rapport au COVID, ce n’est pas comparable. Mais quand même les mêmes questions ressurgissent. Pourquoi ? qu’est-ce qu’ils avaient fait ? Et Dieu dans tout ça ? Bref, munis des ces questions, les disciples vont voir Jésus et lui disent : « euh, la tour de Siloé, punition divine ou pas ? ». Réponse de Jésus : « pas du tout ! Mais si vous ne changez pas radicalement de vie, vous périrez tous de même. » Luc 9. Et là vous voyez, Dieu, quand il vous répond, il ne vous dit pas « Surtout ne changez rien » ou « vous pouvez dormir tranquille ». Il vous dit : « Je vous aime mais faites quand même gaffe ». Ben, c’est peut-être pareil avec le COVID.

Dieu n’a pas voulu le covid. Et ce n’est pas une punition. Mais nous vivons dans un monde où Dieu a permis que des choses comme cela arrive. Ce qui est étonnant d’ailleurs, ce n’est pas tant qu’il y ait eu une épidémie, mais plutôt qu’il n’y en ait pas plus. Alors on pourrait se dire que Dieu a mal fait son boulot, mais plutôt que de dire que Dieu a mal fait son boulot, on peut s’interroger avec saint Paul. Il dit : « Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. ». Elle gémit. Et elle souffre. Pourquoi cela ? parce qu’elle attend avec impatience quelque chose. Elle attend, dit saint Paul, de goûter à cette éternité que Dieu lui a promise à travers nous. Et, de ce point de vue, les soubresauts que le monde connaît, ce sont autant d’appels à la vigilance. Vigilance sur ce qu’est notre véritable destinée, sur le sens de notre vie, sur celui du monde. A travers le COVID, que Dieu n’a pas voulu, il y a une question qu’il nous adresse de manière quand même un peu dramatique : est-ce que nous avons trouvé notre véritable place dans le monde ? Et ben, pas si sûr…


Commentaires

  1. Cher frère Paul-Adrien,

    Je découvre votre blog et le sujet d'aujourd'hui Le Covid est-il une punition divine?
    Votre analyse est très intéressante. Sur ce sujet je suis toujours étonné de ne trouver aucune
    référence au livre Un Appel à l'Amour dicté par Jésus à Sœur Josefa Menéndez.
    Le Seigneur s'est déplacé pendant quatre années auprès de Sœur Josefa, pour lui donner son Message d'Amour et de Miséricorde et lui assurer qu'il sera connu dans le monde entier.
    IL nous veut ses apôtres.
    Nous pouvons avoir le texte d'Un Appel à l'Amour sur Internet avec ce lien :
    https://www.oeuvre-du-sacre-coeur.be/En-lecture-Un-Appel-a-l-Amour
    Le plus extraordinaire dans la venue de Notre Seigneur auprès de Sœur Josefa, c'est la présence également des visiteurs du Ciel : La Sainte Vierge qui lui apparaît plus de 60 fois, Sainte Madeleine-Sophie Barat, la fondatrice de la Société des religieuses du Sacré Cœur, près de 20 fois, sans omettre Saint Jean l’Évangéliste, 4 fois et même Saint Stanislas Kotska, le patron des novices 4 fois.
    Comment pourrions-nous négliger ce Message du Cœur de Jésus?
    Voudriez-vous participer à sa diffusion?
    Le président de l’Oeuvre du Sacré Cœur à Poitiers.

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