Le sacrement de confirmation
1 L’initiation chrétienne
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour notre chronique quotidienne.
Cette semaine, vous nous parler du sacrement de confirmation.
Le
sacrement de confirmation est le sacrement par excellence de l’Esprit Saint. Le
concile Vatican II le rappelle (LG 11) " par le sacrement de Confirmation,
le lien des baptisés avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis
d’une force spéciale de l’Esprit Saint " qui leur permet de témoigner de
l’amour de Dieu.
Avec
le baptême et la première communion, la confirmation fait partie de ce qu’on
appelle les sacrements de l’initiation chrétienne. Initiation ne veut pas dire
ici « qui apprend peu à peu les bases ». Cela veut dire: « qui a
fait l’expérience de la grâce ». A terme de ces trois sacrements de
l’initiation, le chrétien est initié car il a fait dans sa plénitude
l’expérience de la grâce.
Attention
toutefois, c’est une expérience qui n’est pas d’abord sensible, mais
sacramentelle : c’est-à-dire symbolique et efficace. Vous pouvez ne rien
ressentir dans mon cœur quand vous vivez le sacrement de confirmation. Ce n’est
pas ce que je vous souhaite, mais ce n’est pas grave : le rite de la
confirmation est construit pour parler non pas d’abord à votre cœur mais à votre
cerveau. C’est un rite symbolique. Le but est qu’il parle aussi à votre cœur,
mais en passant d’abord par le cerveau. Et même, ce rite n’est pas d’abord
symbolique, mais d’abord efficace. Cela veut dire que la grâce est vraiment
donnée. Et ceci indépendamment de vos capacités. C’est la différence avec vous
qui conduisez en ce moment votre voiture. C’est vrai qu’il faut rester
concentré sur la route. Donc restez attentif à la route. Si vous m’écoutez en
ce moment distraitement, ce que je suis en train de vous dire passe par une
oreille et sort par l’autre. Mais si vous participez de manière distraite à un
sacrement, la grâce entre par une oreille mais ne sort pas par l’autre. Être
distrait pendant un sacrement, ce n’est pas terrible, mais la grâce reste là,
assoupie et comme endormie. Vous pourrez la réveiller quand vous serez revenu à
vous-mêmes. Parce que la grâce dépend d’abord de Dieu, pas de vous.
Pour
la petite histoire, la confirmation se faisait avant avant la première
communion, au moment du baptême, comme continuent de le faire les orthodoxes.
Mais, depuis le 20e siècle, la confirmation est devenue le dernier
sacrement de l’initiation chrétienne. Maintenant, on donne confirmation à
partir de l’adolescence, chaque diocèse ayant sa politique propre. La
confirmation est devenue le sacrement de la maturité. Ce qui est vrai, à une
remarque près, dit le CEC : « Si l’on parle parfois de la
Confirmation comme du "sacrement de la maturité chrétienne ", il ne
faudrait pas pour autant confondre l’âge adulte de la foi avec l’âge adulte de
la croissance naturelle ni oublier que la grâce baptismale est une grâce
d’élection gratuite ».
Merci frère Paul Adrien pour cette introduction à la vie spirituelle.
Demain nous parlerons plus avec les fondements bibliques de la confirmation.
2 Les fondements bibliques
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Cette semaine, nous parlons ensemble de la confirmation.
Nous
avons parlé du sacrement de confirmation, comme dernière étape de l’initiation
chrétienne. Et on trouve une allusion à ce parcours initiatique dans la Bible
(Hb 6 :4) : « Ceux qui ont été illuminés, qui ont reçu le don
céleste, et qui ont eu part au Saint Esprit ». Ceux qui ont été illuminés,
c’est le baptême, ceux qui ont reçu le don céleste, c’est l’eucharistie, et
ceux qui ont eu part au Saint Esprit, c’est la confirmation.
Je
vous cite la Bible et c’est important : dire que la confirmation est un
sacrement, c’est dire que c’est un rite dont l’efficacité est garantie par
Jésus. C’est dire que c’est un rite voulu et institué par le Christ. Il faut
donc trouver un fondement biblique au sacrement pour être sûr que le Christ
soit derrière.
Pour
le baptême et la messe, pas de problème. Le Christ en a parlé explicitement.
Mais, pour la confirmation, il n’en a pas parlé explicitement, il en parlé
implicitement. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela
veut dire que Jésus a promis le don de l’Esprit. Il l’a même promis à de
nombreuses reprises :Lc 12, 12 ; Jn 3, 5 ; Jn 7, 37; Jn 16, 7 et Ac 1, 8.
« Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous
serez mes témoins ». Cette promesse du don de l’Esprit Saint reprenait
l’antique promesse des prophètes : une effusion messianique communiquée au
peuple entier. Ces sont les prophéties d’Is 11, 2 et Ez 36, 25. Et cette
promesse a été réalisée lors de la pentecôte, quand chaque disciple a reçu
l’Esprit Saint sous forme de langue de feu. Saint Pierre y a vu
l’accomplissement de cette promesse. Citant le prophète Joël, il dit : « Il
arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai mon Esprit sur
toute créature. »
Mais
cette promesse de l’Esprit Saint, datant de l’Ancien Testament, reprise par
Jésus et réalisée lors de la Pentecôte, ne concernait pas seulement les 12
apôtres. C’est un don, un « baptême dans l’Esprit Saint », que tous
les chrétiens de toutes les générations sont appelés à vivre. Et c’est sur
cette promesse faite à tous en général et à vous en particulier qu’est garantie
l’efficacité du rite de la confirmation. Voici ce que dit la Bible : (Ac
8) « Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait
accueilli la parole de Dieu. Alors ils y envoyèrent Pierre et Jean. À leur
arrivée, ceux-ci prièrent pour ces Samaritains afin qu’ils reçoivent l’Esprit
Saint ; en effet, l’Esprit n’était encore descendu sur aucun d’entre eux : ils
étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur
imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. ». « Alors Pierre et Jean leur imposèrent
les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. » Et dans ce rite de
l’imposition des mains, interprétée à la lumière de la pentecôte et de la
promesse du Christ, on peut voir en germe le sacrement de confirmation.
Merci frère Paul Adrien pour cet enseignement sur la confirmation.
Demain, nous reviendrons sur le rite.
3 Le rite
Et tout de suite, notre chronique hebdomadaire de catéchèse de pour
adulte. Frère Paul Adrien, vous nous parlez cette semaine de la confirmation. A
vous la parole.
Nous
en avons touché un mot la dernière fois. Primitivement, le premier rite du
sacrement de confirmation était l’imposition des mains : « Alors
Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint. »
lit-on en Acte 2. La liturgie latine a conservé ce geste dans la liturgie. Il
n’est plus le geste propre de la confirmation, mais il exprime une invocation à
l’Esprit Saint.
L’évêque
étend les mains sur l’ensemble des confirmands et dit : « Dieu très bon […],
regarde ces baptisés sur qui nous imposons les mains : par le Baptême, tu les
as libérés du péché, tu les as fait renaître de l’eau et de l’Esprit. Comme tu
l’as promis, répands maintenant sur eux ton Esprit Saint ; donne-leur en
plénitude l’Esprit qui reposait sur ton Fils Jésus : esprit de sagesse et
d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et
d’affection filiale ; remplis-les de l’esprit de la crainte de Dieu. Par le
Christ, notre Seigneur. » C’est une très belle prière, on y dit le lien entre
le baptême et la confirmation et ce que la confirmation a de spécifique, à
savoir, une plénitude ici décrite à travers ce qu’on appelle les 7 dons de
l’Esprit Saint.
A
côté de cette imposition des mains, très tôt dans l’antiquité chrétienne, s’est
répandu le geste de l’onction d’huile, appelé consignation. Cela évoque
l’onction des rois juifs dans l’Ancien Testament ou l’onction des malades dans
le Nouveau Testament. La consignation est un signe de croix fait sur le front
par l’évêque avec son pouce, oint, trempé, dans une huile sainte. On en parle
dès le début du IIIe siècle, vers 215 dans un texte qui s’intitule la Tradition
apostolique d’Hyppolite de Rome. Ce texte parle des traditions vénérables et
d’un usage établi. Cette onction s’inscrit donc très vraisemblablement en
continuité avec la pratique des premières églises. Cela a donné naissance au
rite actuel. Voici ce que dit le rituel : " le sacrement de
Confirmation est conféré par l’onction du saint chrême sur le front, faite en
imposant la main, et par ces paroles : ‘Sois marqué de l’Esprit Saint, le don
de Dieu’ ". Le Saint Chrème, c’est une huile sainte bénie par l’évêque
lors de la célébration du Jeudi Saint.
Un
dernier geste vient achever le sacrement. C’est un geste qui manifeste le fait
que le confirmé appartient à la famille plus large du peuple de Dieu. Ce geste
a pu varier au cours des siècles et des cultures : accolade fraternelle,
baiser de paix, voire même une claque virile rappelant l’adoubement des
chevaliers. Un peu comme dans votre famille : pour dire à vos enfants que
vous prenez soin d’eux, vous pouvez les embrasser. Mais je connais certaines
familles où le père donne à ses enfants une claque bourrue et affective sur les
épaules.
Merci pour cette chronique. Je rappelle en attendant aux auditeurs qui
le souhaiteraient que cette chronique et le texte reste disponible sur la
chaîne YouTube du frère Paul Adrien.
4 La grâce de la confirmation
Et tout de suite, notre chronique hebdomadaire de catéchèse de pour
adulte. Frère Paul Adrien, vous nous parlez cette semaine de la confirmation. A
vous la parole.
On
est parfois un peu embêté à propos de la confirmation. Lors du baptême, on
reçoit déjà l’Esprit Saint et il y a même une onction de Saint Chrême. La
confirmation redonne l’Esprit Saint et marque une deuxième fois le confirmé du
saint Chrême. A quoi cela sert-il de faire deux fois la même chose ? Voici
ce que je lis dans un manuel de théologie : La confirmation est le
sacrement de la virilité chrétienne. Le baptême avait été le signe efficace de
la naissance à la vie spirituelle, qui fait de l’homme un enfant dans la vie de
grâce. La confirmation réalise la croissance spirituelle qui fera de cet enfant
nouveau-né un adulte, un homme parfait parvenu à la pleine stature du Christ.
Car l’enfance
spirituelle n’est pas la même chose que la maturité spirituelle. Saint Paul le
dit : « Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais
comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un
homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant. » De là un grâce
propre à la confirmation. Parfois, on utilisait une comparaison militaire. Avec
le baptême, on fait partie de la nation de Dieu. Cette nation est défendue par
le témoignage des apôtres et des saints. Avec la confirmation, on ne fait plus
partie de ce que l’Eglise cherche à défendre, on fait partie de ceux qui
défendent le reste de l’Eglise. C’est un sacrement qui donne la force de
rejoindre la ligne de bataille et de combattre le beau combat de la foi, pour
reprendre les termes de Saint Paul
C’est de là que
vient le mot de confirmation. Malgré les apparences, ce mot ne veut pas dire
confirmer. Comme par exemple, une personne baptisée très jeune et qui voudrait
confirmer qu’il est d’accord avec le sacrement de son enfance. Confirmer, au
sens de « dire qu’on est d’accord avec son baptême d’enfant », en
France, c’est la profession de foi. La confirmation est un mot latin qui veut
dire « rendre fort ». Firma : ce qui est fort. Une meilleure
traduction serait le sacrement de l’affermissement.
Voilà comment
le CEC parle de cette grâce d’affermissement. « La Confirmation apporte
croissance et approfondissement de la grâce baptismale : elle nous enracine
plus profondément dans la filiation divine qui nous fait dire " Abba, Père
" ; elle nous unit plus fermement au Christ ; elle augmente en nous les
dons de l’Esprit Saint ; elle rend notre lien avec l’Église plus parfait ; elle
nous accorde une force de l’Esprit Saint pour répandre et défendre la foi par
la parole et par l’action en vrais témoins du Christ, pour confesser
vaillamment le nom du Christ et pour ne jamais éprouver de la honte à l’égard
de la croix »
Merci pour cette chronique. Et à demain pour un dernier épisode sur la
confirmation.
5 La grâce de la confirmation
Et tout de suite, la fin de notre chronique hebdomadaire à propos de la
confirmation. Frère Paul Adrien, c’est à vous de parler.
Si vous
regardez le parcours fait depuis le début de cette chronique, nous avons repris
la carte d’identité traditionnelle de ce que les catholiques appellent
sacrement. Nous avons parlé de la place de la confirmation dans le septénaire
sacramentel (c’est un sacrement de l’initiation). Puis je vous ai dit que ce
rite avait été institué par le Christ, sous la forme d’une promesse. Puis je
vous ai parlé du rite : une onction d’huile sainte accompagnée d’une
formule sacramentelle. Je vous ai parlé ensuite de la grâce que donnait le
sacrement de la confirmation, à savoir la force et la maturité de l’Esprit
Saint. Pour terminer, il ne reste plus qu’à parler du sujet et du ministre.
Commençons par le ministre. Le ministre,
c’est celui qui confère le sacrement. Pour la confirmation, le ministre
ordinaire, c’est l’évêque. A la plénitude de l’Esprit Saint conférée lors du
sacrement correspond la plénitude du sacerdoce de l’évêque. (CEC) :
« L’administration de ce sacrement par eux marque bien qu’il a pour effet
d’unir ceux qui le reçoivent plus étroitement à l’Église, à ses origines
apostoliques et à sa mission de témoigner du Christ ». Mais, pour des
raisons exceptionnelles, un prêtre peut donner la confirmation. Comme lorsqu’un
adulte se fait baptiser et qu’il ne peut l’être par l’évêque. Avec son baptême,
il reçoit généralement la confirmation.
Le sujet du sacrement, c’est celui qui
le reçoit. Il faut être baptisé et en état de grâce. Donc on se confesse
avant ! On peut le recevoir à partir de l’âge de 7 ans, pourvu que
l’enfant le désire et y soit convenablement préparé. Mais, en cas de danger de
mort, même un nourrisson peut être confirmé. Les catholiques sont tenus de se
faire confirmer. En tout cas, on ne peut être parrain sans avoir été confirmé.
Et être marié sans être confirmé est une bizarrerie.
Par contre, il convient de noter que
l’on ne peut recevoir qu’une seule fois la confirmation. La confirmation, comme
le baptême n’est pas réitérable. Il n’est pas réitérable car la grâce reçue
marque de manière définitive l’âme. On parle de « caractère ». Dans
ce sacrement, l’âme a été changée, scellée, marquée par un sceau. Saint Paul
dit : " Celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a
donné l’onction, c’est Dieu, Lui qui nous a marqués de son sceau et a mis dans
nos cœurs les arrhes de l’Esprit " (2 Co 1, 22). Ce sceau de l’Esprit
Saint, dit le CEC, marque l’appartenance totale au Christ, la mise à son
service pour toujours, mais aussi la promesse de la protection divine dans la
grande épreuve eschatologique (cf. Ap 7, 2).
Merci pour cette chronique. Je rappelle aux
auditeurs qui le souhaiteraient que cette chronique et le texte reste
disponible sur la chaîne YouTube du frère Paul Adrien.
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