Twilight : la saga pro life au coeur d'adolescent


1. Un film de vampire puritain


C’est l’heure de notre chronique Théologie et Pop Corn. Frère Paul Adrien, de quel film nous parlez-vous cette semaine ?

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Elle s'attend à ce que sa nouvelle vie soit aussi ennuyeuse que la ville elle-même. Au lycée, elle est intriguée par le comportement d'Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre eux. Lorsque Isabella comprend qu’Edward est un vampire, il est déjà trop tard. Il s’agit de Twilight, non pas un film, mais 5 films, une saga tirée des livres de Stephanie Meyer. Et Twilight, c’est plus de 120 millions de livres vendus, la saga la plus influente chez les lycéennes d’il y a 10 ans. Vous avez entendu que je parle de lycéennes et non pas de lycéens parce qu’il s’agit d’un livre pour vous les femmes. Si vous aimez Raison et sentiments, votre cœur de midinette aimera Twilight.

Pourquoi parler d’une saga sentimentale à base de vampires ? Après avoir cherché comme j’ai pu un film moderne et grand public qui parle de pureté et de sexualité, de romantisme et de chasteté, c’est toujours à ce film que j’en reviens. Vous avez une fille de 16 ans et vous voulez parler avec elle des garçons, mettez-la devant Twilight. C’est encore ce que j’ai trouvé de mieux. Parce que, malgré ou grâce à ses vampires, la morale de Twilight arrive finalement à être moderne et conservatrice.

Et quand connaît Stephanie Meyer, l’auteur de la saga, on ne s’en étonne pas. Stéphanie Meyer est en fait Mormone. L’Eglise des saints des derniers jours. Les mormons, vous les connaissez, c’est la petite maison dans la prairie, ceux qui sont à la sortie de la gare par deux. On est édifié par leur zèle missionnaire, un peu navré pour eux parce que cela n'a pas l’air d’être très gratifiant et un peu agacés parce qu’ils se disent chrétiens.

Oui, car les Mormons ne sont pas chrétiens, quoiqu’ils en disent. Ils croient en Jésus mais pas dans la Trinité. Ils pensent que la Bible est corrompue et ont leur propre révélation. Mais rassurez-vous : le contenu du film est sain. Et Twilight n’est pas une saga pro mormone. C’est comme le Seigneur des anneaux, si on ne sait pas que Tolkien était catholique, on aura du mal à le deviner. Avec Twilight, Meyer a simplement voulu écrire un livre dans lequel elle pouvait mettre le meilleur de elle-même. Et c’est réussi. Moi, j’y ai pris des leçons de prédications populaires. Car la manière dont Stéphanie parle de sexualité à des adolescents est finalement très belle.

Merci frère Paul Adrien. On continue demain avec ce film. Nous nous pencherons sur son contenu pro life.

2. L’abstinence ou le temps du désir


C’est l’heure de notre chronique Théologie et Pop Corn. Frère Paul Adrien, vous nous parler cette semaine des abus dans l’Eglise à travers un film des années 50. La nuit du chasseur. A vous la parole.

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Au lycée, elle est intriguée par le comportement d'Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre eux . Lorsque Isabella comprend que Edward est un vampire, il est déjà trop tard. C’est Twilight, une saga de Stephanie Meyer dont nous parlons cette semaine.

Dans la saga, il y a des vampires, mais pas d’alcool, ni de cigarettes. Les gens sont sobres, et même, ils sont abstinents.  Malgré la pression d’Hollywood pour inclure une scène sexuelle entre les deux héros, Meyer refusa catégoriquement. C’était aller contre sa philosophie de vie. Bella restera vierge avant le mariage. Dans une scène avec son père, Bella maintenant en terminale se fait rappeler par son père l’importance de prendre la pilule et de se protéger. Ce n’est pas dit comme ceci, mais tout le monde a compris, Bella la première qui, rouge comme une pivoine et un peu navrée quand même, répond que son amoureux, Edward, est de la vieille école : pas de relation sexuelle avant le mariage. Cette abstinence finit même par fasciner car elle est utilisée comme le ressort principal de l’intrigue.

Parce que dans tous les premiers épisodes, c’est lui, le garçon, qui freine les ardeurs de sa belle. Il va même jusqu’à se mettre en situation de tentation pour vérifier qu’il est capable de rester maître de soi. Ce qui d’ailleurs est une belle erreur à ne pas faire. Mais Edward raconte venir d’une autre époque où les choses étaient plus simples. Entendez plus belles : une époque où les jeunes gens se faisaient la cour, se volaient un ou deux baisers, puis se mettaient à genoux pour demander la main de l’être aimé. Comme quoi, un certain aspect Old School peut encore faire rêver des adolescents …

Et c’est cela ce qui fait le charme de la saga : Stéphanie a merveilleusement mis en lumière un point fondamental de la morale chrétienne. La pureté et la discipline sexuelle que l’Eglise recommande ne sont pas au service d’un sacrifice mais d’un idéal, d’un rêve. Vivre la plus belle histoire d’amour possible. Edward le rappelle le jour de son mariage, il y a dans l’amour entre un homme et une femme une promesse d’éternité. L’éternité ici, ce sera l’immortalité des vampires, et c’est à travers cette promesse que l’abstinence est décrite dans la saga.

Et nous continuons demain avec le contenu pro life du film.

3. La chasteté : une pureté troublante


C’est l’heure de notre chronique Théologie et Pop Corn. Frère Paul Adrien, à vous la parole

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Edward Cullen, un autre lycéen est beau comme seul un vampire peut l’être. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre eux. Lorsque Isabella comprend, il est déjà trop tard. C’est Twilight, une saga de Stephanie Meyer dont nous parlons cette semaine.

Nous avons parlé de l’abstinence sexuelle avant le mariage, complétons avec la chasteté. Je vous dis cela car je me souviens d’une moraliste catholique qui expliquait que Twilight prônait la continence mais pas la chasteté. Et c'est vrai, l’abstinence n’est pas tout à fait la même chose que la chasteté. L’abstinence désigne la privation de l’acte sexuel, la chasteté elle désigne la pureté et la liberté avec laquelle je vis mes émotions et mes pulsions. Selon notre moraliste, Edward serait chaste mais pas continent. De fait, Il passe ses nuits à « mater » Bella (je n'ai pas d'autre mot), leur premier rapport sexuel (je vous rassure après le mariage) est violent. Bella joue le jeu trouble des émois amoureux et séduit Jacob, un loup garou.

Bon. Je trouve cette critique moralisatrice et « coincée ». Oui, coincée. D’abord, parce qu’il ne faut pas confondre frigidité et chasteté. La frigidité est un vice en morale catholique. La chasteté, c’est être libre dans le choix de ses passions. Mais il faut d’abord être passionné. Et s'il faut sacrifier ce que le sentiment amoureux peut avoir de trouble au nom de la chasteté, ce que ce n'est pas la chasteté que l'on cherche mais la passion que l'on fuit.

Ensuite, parce que oui, tout n’est pas clair ni chez Bella ni chez Edward. Les adolescents se galochent, l’inévitable trio amoureux rapplique. Edward passe des heures à regarder Bella, ce qui normalement devrait la faire fuir. Et oui, leur premier acte sexuel est décrit comme une tornade. Mais ce n’est pas violence qui est mise en avant, mais l’intensité. Et son intensité sert exprimer l’intensité de leur amour.  Et les choses s’apaisent ensuite. Et puis, mince quoi, le film n’est pas un manuel de moral, mais une saga pour adolescentes. C’est-à-dire un film d’initiation : il est donc normal que tout ne soit pas réglé d’avance, que Bella se trompe. Le film suit ses émois. Il en devient d’ailleurs lent au point de devenir ennuyeux. Car on avance au rythme des sentiments d’une ado. Mais à la fin de ces méandres, voici ce que l'on finit par comprendre : le temps de l’attente est le temps où les sentiments s’intensifient en se purifiant. Et ça, c’est l’apprentissage de la chasteté.

Merci frère Paul Adrien pour cette chronique. Ceux qui le souhaitent peuvent la retrouver au format vidéo sur votre page YouTube.

4. Une discipline de vie familiale


C’est l’heure de retrouver le frère Paul Adrien pour notre chronique Théologie et Pop Corn.

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Edward Cullen, un autre lycéen est beau comme seul un vampire peut l’être. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre eux. Lorsque Isabella comprend, il est déjà trop tard. C’est Twilight, une saga Stephanie Meyer dont nous parlons cette semaine.

Nous avons parlé de la chasteté, parlons maintenant de l’ascèse. Et oui, l’ascèse. Un terme monastique qui signifie l’exercice spirituel : les jeûnes, les veilles, etc. Et pourquoi ce mot dans un film romantique pour adolescentes ? Mais, souvenez-vous, nous avons parlé de purification et d’intensification du désir. Cela fait évidemment rêver tout le monde. Comme cette phrase de Rosalie dans la saga : j’étais amoureuse à l’idée d’être amoureuse. Phrase, notons-le en passant, qui se retrouve telle quelle dans la bouche de saint Augustin. Oui, mais il y a un prix à payer pour purifier le désir, et en le purifiant, désirer plus intensément. C’est une certaine sobriété et un certain entraînement, et c’est cela l’ascèse. Personne ne boit ni ne fume dans la saga. Edward contemple sa belle mais sans la toucher. Et puis surtout, de même que Bella est végétarienne, Edward le vampire ne boit pas de sang.

Pour les Mormons, le sang est quelque chose de sacré que l’on n’a pas le droit ni de verser ni d'ingérer. Mais dans le film, le sang est le symbole de nos pulsions à contrôler. Rosalie, la vampire, le rappelle : la soif du sang est telle qu’elle fait perdre la tête. Résister à l’appel du sang, c’est résister à ses pulsions. Le principe même de l’ascèse, chez ceux qui cherchent à se débarrasser de leurs addictions.

Et il y a des degrés dans cette ascèse. D’abord Jasper, un vampire qui n’arrive pas à résister à ses pulsions et qui le regrette. Puis, Edward, qui parvient à résister à ses pulsions envers Bella, mais il y a comme à regret. C’est l’abstinence imparfaite. Et enfin, Carlyle le chef de famille, qui n’a plus besoin de résister plus à ses pulsions, parce qu’il est déjà suffisamment heureux. Et notez ici l’importance de la famille. Car cette discipline morale est pratiquée dans le cadre d’une famille, une famille heureuse et unie, les Cullen. Quand l’un est sur le point de craquer, Jasper, Rosalie, les autres l’encouragent.  C’est ainsi que Jasper et Edward progressent tout au long du film dans cette voie de la vertu.

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5. Un film pro life


Frère Paul Adrien, vous nous parler cette semaine de Twilight, un film de vampire, mais aussi un film pro life.

Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Edward Cullen, un autre lycéen est beau comme seul un vampire peut l’être. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre eux. Lorsque Isabella comprend, il est déjà trop tard. C’est Twilight, une saga Stephanie Meyer dont nous parlons cette semaine, où tout est inattendu : car la saga est à la fois un film de vampires, un film de midinettes et un film à la morale sexuelle résolument conservatrice. La recette de ce mélange inattendu et réussi, nous l’avons dit, c’est le romantisme.

Dans l’épisode 4, la métamorphose s’accomplit : Bella et Edward finissent par se marier. Bella tombe immédiatement enceinte. Pas de contraception. Mais l’enfant met en danger la vie de sa mère. Mais Bella décide de garder l’enfant. Et c’est la question de l’avortement qui est lâché dans ce film pour ado. Et ceci, dans un contexte médical ambigu. D’un point de vue catholique, il s’agit du seul cas où l’avortement peut être légitime : quand le bébé met en danger la vie de la mère. Ce qu’on appelle la doctrine du double effet. Dans ce cas, c’est aux parents de décider. Généralement, l’instinct maternel l’emporte sur toute autre considération. Sauver l’enfant.

Edward était le rempart moral de Bella, les choses s’inversent à présent. Pour parler de son enfant, Edward parle de « chose à retirer » et c’est Bella qui justifie le choix de garder l’enfant. Une seule personne l'aide. Rosalie, sa sœur adoptive qui la soutient et résume son combat en une phrase : il ne s’agit pas d’un fœtus, mais d’un bébé. On reconnaît ici le discours pro life.

Et le film quitte alors le monde de la sensiblerie et du romantisme. Le visage de Bella devient défiguré par la souffrance, présenté de manière quasi décharné. Je cite un critique de cinéma : « La grossesse est montrée comme une épreuve horrifique, une difformité morbide, s’achevant dans un délire plus kitsch que gore, mais néanmoins assez dérangeant pour ne pas laisser aux jeunes spectatrices une image idyllique de la maternité et de l’enfantement. » La souffrance n’est pas minimisée. Mais elle est utilisé pour décrire le courage et l’amour de Bella.

Finalement Bella accouche. C'est à ce moment qu'elle devient vampire. Comprenez, c’est en devenant mère que Bella acquiert la maturité d’une femme enfin accomplie. Ce que représente le statut de vampire. Et elle a bien fait de garder l'enfant. Car c’est ce bébé qui permettra de résoudre tous les conflits. Le bébé va réconcilier Jacob en donnant un sens à ses conflits intérieurs. Il va unir les différents clans. La saga s’achève de manière implicite sur une ode à la vie et à la famille, la famille des Cullen. Ah, et j'allais oublier, on ne divorce pas chez les vampires...

Merci frère Paul Adrien pour cette chronique. Rappelons à nos auditeurs qui le souhaiteraient que vous avez mis cette chronique sur votre chaîne YouTube.

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