La vie spirituelle
1 Le début de la vie spirituelle
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Cette semaine, vous nous proposer une introduction à la vie spirituelle.
La
vie spirituelle est la grande œuvre de toute vie chrétienne. Jésus le
disait : « à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit, vous ne
pourrez entrer dans le royaume des cieux ». Et saint Paul y voyait la
marque de notre adoption par Dieu : « Ceux qui se laissent conduire par
l’Esprit de Dieu, ce sont ceux-là les fils de Dieu. » (Rm 8, 14)
Progresser
dans la vie spirituelle est un impératif et la négliger serait négliger la grâce
que nous avons reçue de Dieu. Mais il faut être humble et ne pas s’imaginer
être trop vite parvenu trop haut. La tradition chrétienne, dans sa prudence, a
distingué plusieurs degrés dans la vie spirituelle. Bien sûr, il y a toujours
quelque chose d’artificiel à vouloir cataloguer les impulsions mystérieuses de
l’Esprit. Jésus disait : « L’Esprit souffle où il veut ». Mais
ces étapes expriment plus le bon sens que le catalogue de recettes
spirituelles. Donc. La tradition occidentale distingue le stade des débutants,
le stage des progressants et le stade des parfaits. La tradition orientale leur
donne d’autres noms, mais on les retrouve sans peine à mots couvert :
d’abord, la voie purgative, car il faut d’abord se purifier de ses péchés et de
ses vices. Ensuite, la voie illuminative, car il faut ensuite orner son âme par
la pratique des vertus. Enfin la voie unitive, car il faut perfectionner son
union à Dieu en cultivant les dons de l’Esprit Saint.
Toute
bonne introduction à la vie spirituelle consiste à rappeler ces 3 étapes.
Débutant, progressant, parfait. On débute en luttant contre ce qu’on appelle
son défaut principal, ce vice ou ce péché qui est comme un trou noir dans notre
âme et qui attire à lui une grande partie de nos tentations. Parfois lutter contre
un seul péché, c’est lutter contre tous. Rappelons les principaux défauts
contre lesquels on commence par lutter : l’égocentrisme, la colère, la
jalousie, la paresse, l’avarice, la gloutonnerie, l’impureté. Rappelons les
principales armes : la prière, le jeûne et les œuvres de miséricorde.
Rappelons enfin la principale source de grâce : le baptême et la
confession, avec l’esprit de pénitence.
Quand
vous sentirez que les défauts principaux, à défaut d’être éradiqués, sont
relativement jugulés, deuxième étape. Vous devenez progressant en cultivant
avec générosité les vertus. On parle d’attrait principal : parmi toutes
les vertus, chaque âme éprouve une attirance spéciale pour l’une d’entre elles.
Rappelons donc les : le courage, la pureté, la sagesse, la justice, la foi,
l’espérance et surtout la charité. Choisissez la vôtre. Rappelez-vous vos
principales armes : la prière, le jeûne et les œuvres de miséricorde. Cela
ne change pas. Rappelez-vous enfin la principale source de grâce :
l’eucharistie.
Merci frère Paul Adrien pour cette introduction à la vie spirituelle.
Demain nous parlerons plus en avant du dernier stade de la vie spirituelle.
2 La fin de la vie spirituelle
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Cette semaine, vous nous proposer une introduction à la vie spirituelle.
Nous
avons précédemment parlé des deux premiers stades de la vie spirituelle :
la lutte contre les péchés capitaux et la pratique des vertus. Quand vous aurez
ainsi progressé, moyennant la grâce de Dieu, viendra peut-être un moment où
vous commencerez à vous ennuyer dans votre vie spirituelle. Par exemple, si
vous faites depuis 20 ans les mêmes exercices de piété : ces exercices de
piété sont beaux et louables, mais parfois, ils finissent par ne plus contenter
l’âme de celui qui les pratique. Il est alors temps pour vous de songer à aller
plus loin, sans abandonner le reste. Aller plus loin, c’est-à-dire s’unir à
Dieu. Et avec ce stade, vous faites vos premiers pas dans la vie mystique :
vivre de l’Esprit Saint. Bravo et continuez !
Pour
pouvoir y plonger, votre âme doit s’y préparer : d’abord en recevant la
confirmation, ce sacrement qui affine l’âme aux mouvements de l’Esprit Saint.
Et ensuite, vous devez cultiver une docilité intérieure à l’Esprit. Je rappelle
les trois armes que Jésus vous a donné : le jeûne, les exercices de miséricorde
et la prière. Mais maintenant, ces exercices ont une couleur particulière. En
luttant contre les péchés, c’était le bon sens et l’honnêteté morale que nous
recherchions. En pratiquant les vertus, c’était une certaine générosité et une
certaine surabondance que nous recherchions. Mais, pour cultiver la docilité
intérieure, ce que vous devez rechercher dans ces trois exercices que sont la
prière, le jeûne et l’aumône, c’est un certain sens de la démesure et de la
folie. Comme on peut facilement se tromper sur cette sorte de folie, je ne vous
en ai pas tout de suite parlé. Il faut beaucoup de bon sens pour devenir fou en
Dieu. Raison pour laquelle, je vous recommande d’avoir un père spirituel. Car
cette folie ne doit pas laisser transparaître la bêtise, mais la charité. Car
la mesure de l’amour, c’est la démesure.
Pour
insister sur cette nécessaire folie, saint Paul écrit : « Que
personne ne s’y trompe : si quelqu’un parmi vous pense être un sage à la manière
d’ici-bas, qu’il devienne fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est
folie devant Dieu. » (1 Co 3). La folie de la croix, tel est le prix à
payer pour entrer dans le chemin de la perfection spirituelle.
Un
exemple vous est donné par saint François d’Assise : voyant un lépreux
repoussant sur le bord de la route, saint François plutôt que de s’enfuir
s’approche de lui et l’embrasse. Le lépreux probablement n’en demandait pas
tant et un geste d’affection aurait largement suffit. En l’embrassant, saint
François agit de manière disproportionnée. Voire dangereuse car il aurait pu
être contaminé. Mais saint François n’est plus ni un débutant ni un progressant
mais vit de l’Esprit Saint. Et cette sorte de folie utilisée à bon escient
plaît à Dieu. Elle attirera dans votre âme une grâce plus abondantev.
Merci frère Paul Adrien pour cette introduction à la vie spirituelle.
Demain nous parlerons plus en avant de l’action de l’Esprit Saint dans notre
âme.
3 La vie de l’Esprit Saint
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Cette semaine, vous nous proposer une introduction à la vie spirituelle.
Nous avons fait ensemble nos premiers pas dans le
chemin de la perfection et de l’union à Dieu la dernière fois. Et je vous ai
parlé de la folie de la croix. Parlons maintenant de la vie de l’Esprit Saint
en vous. Un chrétien qui vit une vie mystique voit son caractère
et son âme se transformer. Peu à peu, votre caractère et votre âme vous se
mettre à ressembler au caractère et à l'âme Jésus. Pour décrire ces
ressemblances entre Jésus et vous, la tradition parle de vertus infuses, de
charismes, de dons, de Béatitudes et de fruits. Vertus infuses, charismes,
dons, de Béatitudes et fruits. Évidemment, cela fait beaucoup de mots
compliqués en une seule fois.
Reprenons tranquillement. Les vertus infuses, ce sont les vertus cardinales, ces grandes qualités morales que tout homme doit pratiquer : le courage, la justice, la tempérance et le discernement. Mais si vous êtes chrétien, l’Esprit Saint qui vit dans votre âme va pratiquer ces vertus avec vous et leur donner une saveur particulière. Par exemple, tous les hommes sont appelés à pratiquer la justice. Mais si vous vous laisser inspirer par l’Esprit Saint, cette vertu de justice va s’imprégner (s’infuser) par l'Esprit-Saint. Et pour vous, la justice va se colorer de miséricorde. Car quand un chrétien pratique la justice, ce n’est seulement le droit qu’il cherche mais aussi l’amour fraternel. Il ne veut pas punir le coupable, il veut le racheter pour vivre avec lui. D’où, en vous, une certaine qualité chrétienne dans la vertu de justice. Ce qu’on appelle les vertus infuses.
C'est une première transformation de votre âme, une
première ressemblance avec le Christ. Il y en a d'autres. Par exemple les
charismes. On trouve leur liste dans la première lettre aux Corinthiens
chapitre 12. Par exemple la prophétie, le don des langues (la glossolalie), la
guérison, le don d'interprétation, le don des miracles, le don de guérison,
exetera. Les charismes sont une certaine surabondance de l'Esprit Saint dans votre
âme. Cette surabondance se manifeste de manière inopinée dans des actions
particulièrement éclatantes et extraordinaires. Cet éclat inopiné c'est ce
qu'on appelle un charisme. C’est une deuxième ressemblance de votre âme avec celle
du Christ. Elle est plus gratuite et moins fréquente, mais elle est réelle.
Dernière ressemblance : les dons de l'Esprit Saint. Si vous vivez sous la conduite de l'Esprit Saint, vous recevrez certaines intuitions et certaines impulsions spirituelles. Ces intuitions spirituelles, voilà ce qu'on appelle un don. Il y en a 7, les sept dons de l'Esprit-Saint, que l’on retrouve listé en Isaïe 11,3. Le don de sagesse, d'intelligence, de science, de conseil, de force, de Piété et de crainte. J’avoue avoir une affection particulière pour les dons de l’Esprit Saint et y vois volontiers la principale porte d’entrée, pour vous, dans ce qu’on pourrait appeler la mystique ordinaire.
Dernière ressemblance : les dons de l'Esprit Saint. Si vous vivez sous la conduite de l'Esprit Saint, vous recevrez certaines intuitions et certaines impulsions spirituelles. Ces intuitions spirituelles, voilà ce qu'on appelle un don. Il y en a 7, les sept dons de l'Esprit-Saint, que l’on retrouve listé en Isaïe 11,3. Le don de sagesse, d'intelligence, de science, de conseil, de force, de Piété et de crainte. J’avoue avoir une affection particulière pour les dons de l’Esprit Saint et y vois volontiers la principale porte d’entrée, pour vous, dans ce qu’on pourrait appeler la mystique ordinaire.
Merci frère Paul Adrien pour cette introduction à la vie spirituelle.
Demain nous parlerons plus en avant des dons de l’Esprit Saint.
4 Les motions intérieures
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Cette semaine, vous nous proposer une introduction à la vie spirituelle.
Nous
avons commencé à parler des dons de l’Esprit Saint, et je vous ai conseillé d’y
voir là comme la porte d’entrée pour vous, si vous voulez faire vos premiers
pas dans une vie que l’on peut commencer à qualifier de mystique. En s’appuyant
sur le texte grec d’Isaïe 11,1, la tradition en a dénombré 7. Les 7 dons de
l’Esprit saint. Je vous cite « Et il sortira un rejeton de la racine de
Jessé, et de cette racine une fleur naîtra. Et sur lui reposera l'Esprit de
Dieu, l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force,
l'esprit de science et de piété ; L'esprit de crainte du Seigneur le remplira.». Dans
ce texte, ces 7 dons sont appliqués à Jésus. C’est lui qui a bénéficié des 7
dons de l’Esprit Saint. Mais, il est vrai aussi que cette onction messianique,
la Bible dit qu’elle s’est répandue jusqu’à nous lors de la pentecôte,
événement que le sacrement de confirmation prolonge. Et, par cette onction et
ces 7 dons, votre âme se met vraiment ressembler à celle de Jésus.
Romains 8 : « Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi
destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils
soit le premier-né d’une multitude de frères. »
En
nous, les dons de l’Esprit Saint se présentent sous la forme de motions, de
légers mouvements. Des intuitions qui nous viennent de Dieu. Il ne faut pas
imaginer des choses extraordinaires, cela ce sont les charismes. Les charismes
existent, mais ils sont imprévisibles. Les dons de l’Esprit Saint sont plus
humbles, plus ordinaires, mais plus stables et toute âme chrétienne qui est
fidèle à la grâce reçue lors de la confirmation peut y prétendre. Vous, en
particulier, pouvez y prétendre.
Ce
sont, comme je le disais, des intuitions, des suggestions qui nous traversent
la tête, comme n’importe quelles intuitions ou n’importe quelles suggestions.
Mais avec le temps et l’expérience, on apprend à mieux les discerner et à les
reconnaître. Ces intuitions ne nous forcent pas, nous n’y sommes pas soumis à
peine de péché. Elles peuvent être variées : une phrase de réconfort à
dire, une nouvelle façon de voir les choses qui nous rapproche de Dieu, une
manière de comprendre tel verset de la Bible, une intuition muette mais qui
nous redonne de la force et qui nous relève en un instant, sans que l’on sache
pourquoi.
Ces
intuitions peuvent paraître parfois un peu saugrenues, viennent en nous sans
justification et sans y être invités mais, avec le temps, vous vous apercevrez
qu’à chaque fois que vous y avez été dociles, les choses se sont mieux passées.
Elles se passaient déjà bien, mais elles se passent encore mieux. C’est, pour
reprendre l’image de l’huile associée à l’Esprit Saint, la goutte d’huile dans
le moteur qui nous permet d’aller plus vite plus loin. Les maîtres mots ici
sont : vigilance intérieure et docilité.
Merci frère Paul Adrien pour cette introduction à la vie spirituelle.
Demain nous terminerons par une liste de ces 7 dons.
5 La liste des dons
Nous retrouvons le frère Paul Adrien pour une chronique de catéchèse.
Nous terminons notre parcours aujourd’hui par la liste des dons de l’Esprit
Saint
Nous
avons dit qu’il y avait 7 dons. Avant de vous les décrire, je commence par une
remarque. Cette liste est à prendre avec une certaine souplesse : dans le
texte hébreu d’Isaïe 11, il n’y en a que 6. Ce n’est que dans la traduction
inspirée des septante qu’il y en a 7. Il est donc difficile de donner un statut
de vérité révélée à cette liste. On dira que 7 est un nombre symbolique qui
signifie d’abord la plénitude du don. On rappelle ensuite qu’il ne faut pas
vouloir étiqueter chaque don : il s’agit plutôt de décrire les différentes
facettes d’une seule et même expérience spirituelle, à savoir la présence de
l’Esprit Saint dans notre âme.
Ceci
étant dit, voici un moyen mnémotechnique pour les apprendre par cœur. Vous
pouvez le faire avec moi, au volant ou en train de faire la cuisine. Commencez
par mettre sa main en haut du crâne : c’est le don de sagesse. Puis mettez
votre main sur le front : don d’intelligence. Devant les yeux : don
de science. Puis devant la bouche : don de conseil. Puis vos mains sur les
épaules : don de force. Puis sur voter ventre : don de crainte. Puis
joignez les mains pour prier : c’est le don de piété. D’accord, les
derniers sont peut-être plus difficiles à faire si vous êtes au volant… Mais
vous avez compris l’idée.
Reprenons
de bas en haut. Nous avons mis la main sur le ventre et les avons jointes. C’était
le don de crainte et de piété. Ces dons vous établissent dans une juste
relation à Dieu. La piété est une proximité affectueuse, qui se traduit par une
docilité et une soumission intérieure. C’est la piété filiale. C’est ce don qui
fait entrer dans la vie de l’Esprit. La crainte, elle, est une distance
respectueuse, le frisson que vous ressentez devant le sentiment de la
transcendance divine. Puis nous avons mis la main sur les épaules (don de
force) et sur la bouche (don de conseil). Ces deux dons vous ajustent à la
volonté de Dieu. L’un vous permet de la découvrir (le conseil), l’autre de l’accomplir
(la force).
Puis,
vous avez trois autres dons, plus contemplatifs et qui vous rapprochent de Dieu
dans la solitude de l’adoration. Nous avons mis la main sur les yeux (don de science)
et sur le front (don d’intelligence). Ces dons favorisent une connaissance de
Dieu plus profonde, à partir de la création et comment Dieu resplendit dans ses
œuvres (don de science) mais aussi comment Dieu révèle son mystère dans les
Ecritures et la Tradition (don d‘intelligence). Enfin, nous avons mis la main sur
le sommet du crâne, car c’est un don, le don de sagesse, qui nous fait voir
plus loin que notre intelligence. Ce don fait voir et goûter toutes choses à la
lumière de la charité, et vivre sans cesse avec Dieu. C’est le don par excellence
de la perfection.
Merci pour cette introduction à la vie spirituelle. Je rappelle aux
auditeurs qui le souhaiteraient que cette chronique reste disponible sur la
chaîne YouTube du frère Paul Adrien.
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